Au cinéma, la caméra oriente l’œil, le montage rythme l’action. Au théâtre, nous bénéficions du contact avec le public. Nous jouerons donc plus seulement sur le plateau, mais également dans les gradins. Le spectateur est au cœur de l’action. En diffusant des odeurs, il sent comme nos héros l’odeur du bois qui brûle, celle de la poudre à fusil où la pourriture des zombies. Notre talentueux musicien s’adapte à la scène, se meut dans l’action, raconte lui aussi une histoire. Avec un écran placé au fond de la salle, les séquences se déroulent avec souplesse, des images diffusées apportent des narrations parallèles, ouvrent au public un regard extérieur. Nos lumières ne se contentent pas de poser des ambiances, elles vivent, répondent aux comédiens et à la musique. Nous utiliserons tous les outils nécessaires à la mise en place d’un récit aux multiples visages.
L’idée MAD DEMENTED est née d’un heureux événement. Un de mes ami est devenu père d’un petit Nolwen, un très beau prénom pour un bébé magnifique. Pourquoi Nolwen ? Pour réaffirmer des origines Bretonnes, cette belle région de France dont était issu un lointain ancêtre que mon ami n’avait bien entendu jamais connu.
Un besoin de retrouver une identité, se raccrocher à quelque chose. Le même jour, je tombais sur une news annonçant que la suisse préparait des manœuvres militaires. De malheureux conscrits allaient se geler les pieds dans la neige en simulant une attaque française.
Une jeunesse qui peine à trouver son identité, des suisses transis de froid : j’avais mon idée. Je voulais mettre en scène des jeunes complètement perdus, qui se battent pour des chimères, se réfugient dans du virtuel (drogue, religion, jeux vidéo) mais qui finiront par retrouver un semblant de fraternité en tombant au fond du trou. Et qui mieux que des zombies, l’humain vidé de son sens, peuvent secouer ces jeunes anesthésiés ?
De problématiques que je considère comme universelles, j’ai voulu créer un spectacle accessible à tous. Tenter une écriture directement inspirée des films d’actions grand public. A force d’entendre mes proches reprocher au théâtre son aspect bourgeois et parfois lourd, pesant, militant à outrance, j’ai voulu écrire quelque chose de léger, laisser au spectateur le choix de voir une belle histoire rythmée ou d’aller plus loin et d’également s’interroger sur les questions que je me pose.
Vous voulez du sport, de l’action, de l’intense ? MAD DEMENTED en regorge. Vous souhaitez réfléchir à la place du mot « fraternité » dans notre monde ? C’est possible aussi. En fait, tout est possible. Vous choisirez votre spectacle.
MAD Demented décrit d’abord par le biais de l’humour et de l’absurde la situation de la jeunesse française.
A la recherche de repères dans un monde dont les valeurs s’écroulent, elle se retrouve trop souvent le bouc émissaire d’une société qui ne veut plus d’elle. La religion, la drogue ou les jeux vidéo sont aujourd’hui autant de manières d’échapper au réel. Woody, Leila et Jannus représentent ces jeunes qui cherchent à s’évader. Leur combat pour la Bresse libre, poussé jusqu'à la violence physique, montre l’extrême absurdité à laquelle conduit cette fuite due à la peur d’affronter leur environnement hostile.
MAD Demented dépeint cette détresse et place ces jeunes comme les outils de leur propre destruction. Les trois héros tentent de se raccrocher à leurs anciens modes d’évasion quand surgissent des hordes de zombies, métaphore des aspects humains les plus bestiaux.
Le « reboot », la remise à zéro de leur univers conduira Woody, Leila et Jannus à retrouver les valeurs de solidarité et d’entraide.